La représentation du « médiocre » dans le roman correspond à la peinture d'après nature d'une existence provinciale banale et sans issue. |
Le roman offre d'abord un tableau réaliste des mœurs provinciales d'une époque. En effet, Flaubert opte pour un sujet banal en s'inspirant d'un fait divers, l'affaire Delamare, dont il a repris les différents éléments : le cadre spatial, la Normandie, le personnage de l'officier de santé, l'endettement de la seconde épouse et son suicide. Le roman est ainsi la simple histoire d'une provinciale adultère qui s'endette et finit par se suicider. Le seul événement qualifié d'extraordinaire qui vient bousculer la vie de l'héroïne est un bal chez des aristocrates à la Vaubyes-sard : l'atmosphère de la fête, le grand monde qu'Emma y rencontre, les plaisirs de la danse constituent un éclair éphémère de bonheur qui efface momentanément un passé qu'elle souhaiterait révolu. De plus, Flaubert s'attache à capter la réalité quotidienne d'une petite ville de province : le roman y fustige le règne de l'argent, la ruralité, la domination de la petite bourgeoisie, l'éducation des filles et la condition de la femme mariée. Enfin, aucun sujet n'est bas ou vulgaire et Flaubert n'hésite pas à montrer l'adultère, la maladie nerveuse de son héroïne, l'échec d'une opération du pied-bot, la tentative d'Homais pour soigner l'aveugle, le suicide à l'arsenic d'Emma. Flaubert refuse ainsi à son récit toute idéalisation. |
En outre, le romancier fait le choix de représenter des personnages médiocres. Ainsi, le mari, Charles, n'est qu'officier de santé, présenté dès l'incipit comme « ridicule », à l'image de sa casquette, et dont la conversation est « plate comme un trottoir de rue » ; il est d'ailleurs pour Emma un « pauvre homme ! ». Charles Bovary est un anti‑héros, un être inadapté à la vie sociale, incapable d'évolution professionnelle. Les amants d'Emma incarnent également cette même médiocrité : Rodolphe n'est qu'un hobereau, un avatar dégradé et médiocre de Dom Juan, un séducteur cynique qui, dans la scène des comices agricoles, séduit Emma par des mots usés, des images prêtes à l'emploi. Quant à Léon, clerc de notaire qui abandonne ses aspirations romantiques et tout idéal pour s'établir à Rouen et mener une vie rangée en épousant une mademoiselle Lebœuf, il incarne le conformisme bourgeois aux yeux du romancier. Enfin, les personnages servent le projet flaubertien de dénoncer la bêtise humaine et la bassesse : l'hypocrisie, l'égoïsme, la médisance caractérisent l'ensemble de la population. C'est d'ailleurs sur le triomphe de la mesquinerie que Flaubert clôt son roman puisque l'opportunisme du pharmacien Homais est la démonstration de la décadence morale qui gangrène la société normande du XIX siècle. |
Enfin, dans cette évocation de la vie quotidienne, le roman de Flaubert est la peinture de l'ennui d'une femme mal mariée. Emma a, en effet, pris pour argent comptant les idéaux et les mœurs factices popularisés par les lectures romantiques de sa jeunesse et s'est créé une fausse image du mariage, de la société et d'elle‑même. Ainsi, « le médiocre », vu par Emma, correspond à une vie ennuyeuse constituée des mêmes actes habituels, des mêmes sujets de conversation. Le chapitre IX, par exemple, illustre la sourde irritation et la mélancolie qui s'emparent d'Emma au contact quotidien de Charles et la nervosité où la jette cette médiocrité conjugale : « Mais c'est surtout aux heures du repas qu'elle n'en pouvait plus [...] avec le poêle qui fumait, la porte qui criait, les murs qui suintaient, les pavés humides ; toute l'amertume de l'existence lui semblait servie dans son assiette [...]. » Le romancier décrit bien un sentiment d'insatisfaction et l'attente d'un événement qui donnerait un cours nouveau à son existence. Ainsi l'héroïne du roman de Flaubert est‑elle tragiquement vouée à une existence morne, victime d'elle‑même et de son époque. |
Si la médiocrité parcourt ainsi , et devient le sujet même de ce roman réaliste, elle exige néanmoins de la part de l'écrivain un travail stylistique extrêmement ciselé. |
Vouloir « bien écrire le médiocre » demande en effet à Flaubert de le transfigurer par un travail d'écriture d'une grande précision. L'élévation du style caractérise cette œuvre qui, prenant appui sur un simple fait divers, touche cependant à l'universel. |
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SUJET: « Tout grand roman est un déicide, c’est-à-dire un assassinat symbolique de la réalité ». Commentez et discutez ces propos à l’aide d’exemples illustratifs.
La littérature demeure le cadre à partir duquel l’écrivain, à travers des genres variés, révèle sa vision du monde. Le roman, plus accessible au public, dévoile de façon plus claire le côté artistique de l’homme de plume. La grandeur et la pertinence de l’œuvre romanesque se mesurent par l’illusion de vérité qu’elle entretient. C’est fort de ce constat qu’il est affirmé : « Tout grand roman est un déicide, c’est-à-dire un assassinat symbolique de la réalité ». En d’autres termes, le véritable roman est une falsification du réel. Mais, la vocation de tout grand roman est-elle uniquement de fictionnaliser la réalité ? Alors, il convient d’une part d’analyser la dimension illusionniste du roman et d’autre part de montrer comment l’œuvre romanesque reflète la vie.
Longtemps dénommé poubelle de la littérature, le roman reste un genre ouvert. C’est un récit fictif en prose qui relate une histoire imaginaire mettant en scène des personnages donnés comme vraisemblables évoluant dans un cadre spatio-temporel bien défini. Partant de cette définition, l’on peut partager que le roman, par le biais de son arme, la fiction, assassine symboliquement la réalité. En effet, tout grand roman est une œuvre d’art. L’écrivain qui le réalise puise sa matière première (personnages, lieux, événements naturels, sociaux….) de la vie réelle et la transforme dans son laboratoire pour obtenir un produit fini. Le romancier met en avant son esprit créatif et imaginatif, son ingéniosité et sa dextérité et s’appuie fortement sur les effets de réel pour fabriquer une œuvre authentique qui essaie de concurrencer la vie. C’est le sens des propos de Balzac dans la préface de La comédie humaine : « Je veux concurrencer l’état-civil ». A l’image du monde réel, il crée un univers qui n’a jamais existé et y fait évoluer des êtres de papiers. Ainsi, il corrobore la vision de Louis Aragon sur le roman. Le surréaliste soutient : « L’art du romancier est de savoir mentir mais mentir en créant l’illusion de vérité ».
Par ailleurs, l’assassinat symbolique est plus saisissant quand l’écrivain décide de reproduire fidèlement la réalité. Il se lance dans une entreprise périlleuse, difficile voir impossible à réaliser. Pour représenter la réalité, l’écrivain est obligé de faire un tri, d’opérer un choix sur les aspects à montrer et laisse en rade par ricochet des pans entiers de la vie réelle. De ce point de vue, il morcèle la réalité et remet en cause sa fidélité de son texte à la vie. Ainsi, l’écrivain trahit et ouvre grandement les portes de la tricherie. C’est d’ailleurs ce que souligne Maupassant dans la préface de son roman Pierre et Jean. « (…) Raconter tout serait impossible, car il faudrait alors un volume au moins par journée, pour énumérer les multitudes d’incidents insignifiants qui emplissent notre existence. Un choix s’impose donc, ce qui est une première atteinte à la théorie de toute la vérité ». Louis Aragon de confirmer : « Le roman est un mentir-vrai. Il falsifie la vie, et comme tout autre art, il choisit dans le réel et le recrée ». En somme, le roman est un produit artistique intimement lié à la vision de l’écrivain qui opte dans le cadre d’une fiction de représenter selon sa sensibilité quelques aspects de la vie choisis sur la base de critères purement subjectifs.
Cependant, le roman, loin d’assassiner symboliquement la réalité, la reflète au contraire. En effet, il prend en compte de façon exhaustive les préoccupations de la société. Le roman a été pendant longtemps une arme de combat contre les injustices sociales, politiques et religieuses. Il fait un diagnostic sans complaisance des maux qui minent le milieu et tente d’y apporter des solutions. La plupart des romans africains produits dans la période dite de contestation entrent dans ce cadre. C’est ainsi qu’une vie de boy de Ferdinand Oyono dénonce avec force les effets néfastes de la colonisation à travers le personnage de Toundi. Le même son de cloche est noté du côté de l’œuvre de Chinua Achébé Le monde s’effondre dans lequel l’auteur fustige le couple colonialisme /racisme par l’intermédiaire d’Okonkwo, le héros du roman. Dans la même veine, le roman cherche également à corriger les défauts des hommes. Les personnages mis en scène portent les valeurs du milieu et peuvent parfois incarner des types qui le plus souvent sont nuisibles à la société. Le romancier crée ses anti-modèles pour pointer du doigt l’hypocrisie, l’intolérance, la méchanceté, la tyrannie et tant d’autres vices qui avilissent l’homme. Dans La symphonie pastorale, André Gide condamne l’attitude hypocrite du Pasteur face à Gertrude, fille aveugle qu’il avait recueillie pour assurer son éducation. D’un amour filial, l’homme d’église bascule vers un amour charnel et détruit ainsi l’équilibre de son foyer. Dans Karim, Ousmane Socé Diop dénonce le vol à travers le personnage de Badara qui détourne les deniers publics pour financer ses séances de rivalité l’opposant à Karim. Badara bat à plate couture son adversaire mais termine ses jours en prison. En gros, le roman, étant un produit du milieu, ne peut en aucun cas ignorer les réalités de celui-ci. Mieux, il devient sa vitrine et son miroir.
Si l’on peut concéder, après analyse, que tout grand roman porte un tort à la réalité, ne peut-on pas aussi accepter que l’œuvre romanesque peint fidèlement la vie. En tout état de cause, il est très difficile de dissocier dans le roman la fiction et la réalité. L’œuvre romanesque étant un pur produit artistique laisse une place importante à l’imagination créatrice. Elle ne peut se passer de la fiction qui constitue sa sève nourricière.
En définitive, la problématique du roman a toujours suscité des débats houleux dans les milieux littéraires. Si d’aucuns pensent qu’il assassine symboliquement la réalité, d’autres soutiennent qu’il est le véritable miroir qui reflète la vie. Face à ces prises de postions parfois trop radicales, il s’avère nécessaire de rappeler la définition du genre en tant que tel. Considéré comme un fourre-tout, une œuvre protéiforme, le roman s’illustre par sa dimension fictive qui l’élève au rang d’un miroir déformant en contact avec la réalité. Ainsi, il reste un produit d’art qui tente de recréer la vie. Mais le roman, compte tenu de son statut de menteur au premier degré, peut-il jouer un rôle éminemment utile dans cette société instable et envahie par les nouveaux objets technologiques ?
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Histoire du roman, vers la consécration.
Le roman est un genre littéraire plutôt moderne. Sa définition usuelle s'est construite au fil des expérimentations narratives, entre l'Antiquité et le XIXe siècle.
Le roman est un genre littéraire qui désigne un récit fictif plus ou moins long rédigé en prose. Il présente comme réels des personnages fictifs et les fait vivre dans un cadre spatio-temporel précis. Il les décrit, montre leur psychologie et relate leurs aventures.
Le Père Goriot de Balzac raconte une série d'événements que vivent deux personnages, Eugène de Rastignac et son voisin le Père Goriot. Balzac décrit la psychologie des deux hommes.
Le genre romanesque connaît différentes évolutions.
Dans l'Antiquité, les récits sont essentiellement des épopées , qui racontent les actions illustres de personnages exceptionnels, souvent issus de la mythologie. Il y a peu de descriptions et de dialogues.
Au Moyen Âge, les épopées laissent la place aux vies de saints (à l'existence exemplaire), puis aux chansons de geste (qui relatent les hauts faits d'armes de chevaliers). Le mot "roman" apparaît et les descriptions commencent à se développer.
À partir du XVIe siècle, les romans deviennent parfois satiriques et comiques . Les personnages, auparavant de noble naissance, peuvent appartenir aux classes populaires. Lorsqu'ils mettent en scène des personnages vagabonds ou pauvres, ces romans sont dits picaresques . Le roman est en même temps dénigré, car il met en évidence la dépravation. Toutefois certains romans comiques (comme Gargantua de François Rabelais) cachent une réflexion sur le monde qui a connu leur publication. Le dialogue se développe.
Au XVIIe siècle, certains romans se détachent de la réalité. Il s'agit des romans précieux . Ces romans mettent en scène des êtres parfaits dans un monde idéalisé. Il y est souvent question d'amour. Les détracteurs du genre le relèguent à la destination des jeunes femmes. Quelques romans sont publiés sous forme de lettres. Il s'agit de romans épistolaires .
Au XVIIIe siècle, sous l'influence des romans étrangers, le roman se développe davantage. Certains auteurs publient des récits décrivant des mœurs légères, sous couvert de dissuader le lecteur de s'adonner au vice. Mais la critique condamne ces écrits. Le roman reste un genre mineur et dénigré. Le roman épistolaire se développe et gagne en notoriété.
Au XIXe siècle, le roman finit enfin par s'imposer car la lecture s'est démocratisée. Le peuple a en partie accès à la littérature et apprécie de se voir mis en scène. C'est l'apogée du genre, qui connaît trois mouvements littéraires importants : le romantisme (qui expose les sentiments des personnages), le réalisme (qui décrit la société de manière critique) et le naturalisme (qui décrit une expérience narrative réalisée sur quelques personnages, dans un milieu social et un contexte spatio-temporel précis).
Récit long qui raconte les pérégrinations d'un ou plusieurs personnages particulièrement imparfaits.
Scarron a écrit un Roman comique , publié entre 1651 et 1657. Ce dernier relate les aventures d'une troupe de comédiens.
C'est un roman dont le récit est intégralement constitué de lettres que les personnages s'adressent.
Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos est un roman épistolaire du XVIIIe siècle. Il est constitué de lettres que s'envoient notamment la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont.
Ainsi, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le roman est considéré comme un genre littéraire majeur. Il fait la célébrité de nombreux auteurs, qui développent ses usages :
Le mouvement réaliste (ou le réalisme) se développe dans le deuxième tiers du XIXe siècle. Il propose une description fidèle de la société de son temps pour en dénoncer les injustices.
Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert est un roman réaliste. Il raconte les déconvenues de deux Parisiens qui décident de s'installer à la campagne.
Le mouvement naturaliste (ou naturalisme) dépeint de manière exhaustive la vie d'un ou plusieurs personnages, afin de signifier les limites et les travers de l'âme humaine.
À rebours de Huysmans est un roman naturaliste.
Mais dès les années 1930, certains auteurs remettent en cause ces usages :
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, de jeunes romanciers remettent finalement en cause les constituants du genre romanesque :
Ces auteurs du Nouveau Roman mettent en action "l'ère du soupçon" (Nathalie Sarraute).
À leur suite, les romanciers modernes s'autorisent diverses expérimentations. On retiendra par exemple :
L'existentialisme est un mouvement littéraire du XXe siècle issu d'un courant philosophique contemporain, qui défend la thèse d'un être humain conditionné par ses choix et ses actions.
Jean-Paul Sartre a écrit le roman existentialiste La Nausée en 1938. Dans ce roman, le héros nommé Antoine Roquetin ne supporte plus ni le monde dans lequel il vit ni sa propre existence. Il se réfugie dans la création littéraire afin d'échapper à la nausée qui le prend à tout instant.
L'absurde est un mouvement littéraire du XXe siècle (issu d'un mouvement philosophique contemporain) qui met en œuvre un échec dans la recherche d'un sens supérieur de l'existence humaine.
La Chute d'Albert Camus est un roman du mouvement de l'absurde. Son personnage principal, nommé Jean-Baptiste Clamence, se confesse au narrateur. Il expose son regard pessimiste sur l'existence humaine.
Le Nouveau Roman est une école littéraire qui défend une déconstruction de la définition traditionnelle du roman.
Le roman La Jalousie d'Alain Robbe-Grillet appartient au mouvement du Nouveau Roman. La progression narrative, absente, est remplacée par une succession de scènes focalisées autour d'une tache brune laissée par un insecte sur un mur.
Une question de réalisme.
Le personnage est un individu mis en scène dans un récit. Il se compose souvent :
Julien Sorel est le personnage principal du roman de Stendhal Le Rouge et le Noir .
Le personnage de roman est, de manière usuelle, un être vraisemblable, réaliste. Le roman mettant en œuvre, d'ordinaire, un reflet du monde réel, souvent ses personnages en sont également le reflet.
Mais la dimension réaliste du personnage a varié selon les époques et les mouvements littéraires :
Dans la mythologie, le héros est un individu aux capacités exceptionnelles ayant réalisé une action importante. Par extension, il s'agit plus généralement du personnage principal dans un récit.
Ulysse est l'un des héros de l' Iliade d'Homère. Sa grande intelligence lui fait concevoir la ruse du cheval de Troie, qui accorde la victoire aux Grecs.
Picaro est un mot espagnol qui désigne un miséreux. En littérature, il désigne un personnage vagabond, en marge de la société.
Jacob, personnage central du Paysan parvenu de Marivaux, est un picaro : né simple paysan, il parvient, par diverses manœuvres et au terme de plusieurs aventures à posséder un titre de noblesse, une belle maison et une épouse aimante.
Le personnage et le cadre spatio-temporel sont deux éléments traditionnellement constitutifs d'un roman. Le personnage fait partie du monde représenté, il l'habite et témoigne de son état.
Mais certains auteurs (Alain Robbe-Grillet et Jean-Paul Sartre notamment) rappellent la dimension artificielle de ces êtres, qui rend inefficace leur témoignage et leur implication dans l'avancée du récit.
Observer l'énonciation.
Pour commencer, l'analyse d'une page de roman nécessite d'observer les caractéristiques de l'énonciation entre le narrateur et le lecteur :
Le statut est la place du narrateur par rapport à son récit. Il peut être extérieur (hors de l'histoire, en employant la troisième personne) ou personnage (dans l'histoire, en employant la première personne).
La focalisation interne permet au lecteur de suivre les péripéties à travers les pensées et les sentiments d'un personnage précis.
La focalisation externe (ou point de vue externe) se réfère à un narrateur externe : celui-ci raconte les faits comme quelqu'un qui les observe de l'extérieur. Il ne peut pas communiquer les sentiments ou les pensées des personnages.
Avec la focalisation zéro, le narrateur n'adopte pas le point de vue d'un personnage précis, il n'y a pas de restriction du champ de vision. Il est omniscient, c'est-à-dire qu'il sait tout de ses personnages ainsi que des événements passés ou à venir.
Le cadre spatio-temporel définit le lieu et le moment dans lesquels se déroulent les événements racontés.
Il faut également analyser les paroles entre les personnages. Il peut s'agir de :
Discours indirect, discours indirect libre, discours narrativisé.
Le discours direct rapporte les paroles des personnages telles qu'elles ont été prononcées.
Le discours indirect rapporte le contenu du discours d'un personnage dans une proposition subordonnée conjonctive.
Le discours indirect libre rapporte les paroles d'un personnage de manière indirecte sans employer de proposition subordonnée indirecte, de sorte que le lecteur ne peut parfois pas identifier si ces paroles sont celles du narrateur ou celles d'un personnage.
Le discours narrativisé résume les paroles d'un ou plusieurs personnages.
Pour analyser une description, il convient surtout d'observer attentivement :
La connotation regroupe tous les sous-entendus portés par l'emploi du mot.
"Succès" présente une connotation méliorative.
Une comparaison met en relation deux éléments de sorte à les rendre similaires sur un ou plusieurs points déterminés.
Ma tête résonne comme une cloche.
La métaphore met en comparaison deux éléments mais aucun outil de comparaison n'est explicite.
Le temple de la nature.
Il faut également déterminer les objectifs remplis par la description. Celle-ci peut :
Un personnage peut posséder :
Si elles existent, il est utile de déterminer toutes ces caractéristiques.
Outre son identité, il convient de déterminer le vécu du personnage :
L'analepse consiste à raconter des événements antérieurs à l'intrigue.
La prolepse consiste à raconter des événements postérieurs à l'intrigue.
Enfin, il faut analyser le caractère du personnage. Celui-ci est exprimé par :
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Voici un exemple de dissertation rédigée sur La Peau de chagrin de Balzac ( parcours au bac de français : Les romans de l’énergie : création et destruction).
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Pour que ce corrigé te soit utile, entraîne-toi avant à réaliser ce sujet avec ma fiche et mes vidéos sur La Peau de chagrin !
La Peau de chagrin , roman d’Honoré de Balzac publié en 1831, fait partie de la fresque La Comédie humaine . Mais son registre fantastique et sa portée philosophique en font une œuvre à part. Succomber au désir pour vivre intensément , ou y renoncer pour atteindre la sagesse , tel est le choix auquel Raphaël de Valentin doit faire face. La force de la vie symbolisée par la peau de chagrin, est alors mise à l’épreuve par un rapport complexe au désir.
Dans quelle mesure le roman invite-t-il le lecteur à économiser son énergie vitale dont le désir est le socle ?
Du grec enargeia , la force agissante du personnage principal le pousse à voir le monde sous le prisme du désir. Si ce dernier peut être moteur de l’énergie vitale, poussé à l’extrême, il peut néanmoins conduire à sa destruction.
Il ne s’agit donc pas d’économiser l’énergie vitale mais de prendre conscience de son fonctionnement et d’en profiter pour se sentir acteur de sa vie.
A – la mort comme issue inexorable au désir.
Le roman d’Honoré de Balzac entretient un rapport complexe au désir . Tantôt signe d’une énergie vitale sans pareille, tantôt annonciateur d’une mort prématurée, il est au cœur du destin de Raphaël de Valentin. C’est par lui que le personnage agit sur le monde et sur lui-même.
A l’instar de Raphaël de Valentin, Bel-Ami , chez Maupassant , est avide de réussite et se construit grâce à son énergie vitale dénuée de tout scrupule. Mais, sans doute plus cynique, la fin ouverte du roman de Maupassant laisse suggérer la poursuite de l’ascension sociale de son personnage principal, et non sa mort.
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[Introduction] Elle se compose de trois étapes essentielles : l ’entrée en matière et l’annonce du sujet ; l a définition d’une problématique ; l ’annonce du plan.
_____En réaction aux écrivains romantiques de la première moitié du XIXe siècle, les romanciers réalistes et naturalistes ont en commun de « dire toute la vérité » selon l’expression bien connue de Maupassant. Fortement marqué par le développement des sciences, Zola définira même le roman selon une méthode indissociable d’une interprétation scientifique et déterministe de la société. C’est ainsi que dans le Roman expérimental , essai paru en 1880, il théorise la doctrine naturaliste en ces termes : « L’œuvre devient un procès-verbal, rien de plus ; elle n’a que le mérite de l’observation exacte […] ».
_____La sévérité d’un tel jugement prête cependant à discussion : le genre romanesque doit-il se borner à présenter un « reflet » de la société, à en être seulement le « miroir », ou doit-il nourrir d’autres ambitions ? Ces questionnements fondent la problématique de notre travail.
_____Si le roman, comme nous le concéderons d’abord, est fondé sur une méthode d’observation objective, nous verrons qu’il peut aussi recomposer le réel, notamment par la remise en question de la notion de personnage telle qu’elle a été élaborée auparavant. Il conviendra enfin de dépasser cette dialectique quelque peu réductrice pour envisager une définition plus profonde du genre romanesque : comme moteur de la conscience humaine, le roman ne permettrait-il pas plutôt, loin d’aliéner l’homme au réel, de l’ouvrir au contraire à un questionnement intérieur, questionnement avant tout philosophique et existentiel ? Nous étayerons notre démonstration par les deux œuvres au programme : Thérèse Desqueyroux de François Mauriac et l’Étranger d’Albert Camus.
[Développement] Pour les sujets qui comportent une thèse à discuter, le plan sera évidemment dialectique (thèse validée/discutée/réajustée = certes/mais/en fait).
_____En premier lieu, il convient de situer le genre romanesque dans le cadre des canons définis par le Naturalisme. Les termes employés par Zola confèrent en effet à l’écriture les caractères d’un « procès-verbal », d’une « observation exacte » de la réalité.
_____Les deux romans soumis à notre étude relèvent par plusieurs aspects de l’analyse naturaliste. Dans Thérèse Desqueyroux , nous retrouvons par exemple une méthode d’observation des personnages qui les enracine fortement dans un déterminisme social et héréditaire : argent, pouvoir, instinct de propriété les conditionnent au point qu’ils semblent ne pas pouvoir échapper à leur destin. Ainsi Thérèse rêve d’un avenir différent, mais elle ne parviendra jamais à le construire. Son crime est le rêve quelque peu bovaryste d’un ailleurs d’autant plus illusoire qu’elle est littéralement prisonnière du milieu et des circonstances sociales. Jeune bourgeoise provinciale, elle a fait un mariage de convenance : placée sous le signe de l’enfermement et de l’incommunicabilité, sa vie de couple met en relief la banalité de l’existence, dans ce qu’elle a de plus ordinaire et trivial. De même, nous avons l’impression que Camus dans L’Étranger , refusant tout artifice rhétorique, se plaît à détailler jusqu’aux limites extrêmes la condition subalterne et médiocre de Meursault, qui apparaît comme le contraire d’un héros. D’ailleurs, le meurtre de l’Arabe s’inscrit dans une forme de fatalité qui n’est pas sans rappeler, autant le naturalisme et son déterminisme, que le fatum de la tragédie antique. A insi Meursault voit-il constamment le destin lui échapper : le meurtre de même que la condamnation à mort semblent conditionnés par une existence dérisoire et absurde, vécue dans une passivité et une immédiateté dépourvues de profondeur. Cette existence banale est parfaitement rendue comme l’a souligné Roland Barthes, par l’écriture blanche du roman, dépouillée dans son lexique et sa syntaxe.
_____En outre, nous pouvons noter dans les deux œuvres un refus d’idéaliser le réel. De même que Zola n’économise dans ses romans aucun détail horrible, quitte à choquer par son souci d’être vrai les lecteurs et le « bon goût », Mauriac multiplie les remarques sur le conservatisme politique et social qui règne à Argelouse. Supprimant tout suspens dramatique, l’auteur a restitué le climat oppressant d’une classe sociale soucieuse avant tout de sa réputation. Cette trahison du spirituel est bien rendue par Bernard Desqueyroux : homme d’habitude et de principes, il organise sa vie selon un plan méthodique qui en dit long sur les préjugés de son milieu. De même, Balion, Balionte et Gardère, les domestiques, sont décrits sans concession dans toute leur petitesse et leur médiocrité humaine. Avec une ironie féroce, l’auteur dresse ainsi le « procès-verbal » de cette société du simulacre et de la dissimulation. Camus peint également sans idéalisation l’âpre réalité de la condition humaine : témoin le regard mécanique et froidement informatif que Meursault porte sur les pensionnaires de l’hospice de Marengo, sur la scène de l’enterrement ou le déroulement du crime. Ce parti pris de réalisme se retrouve dans le misérabilisme des situations : Salamano, le voisin de palier de Meursault, promenant son chien qu’il insulte souvent « le long de la rue de Lyon » selon un itinéraire qui n’a pas changé depuis huit ans. Nous pourrions évoquer aussi les accents pétainistes des discours de la Cour lors du procès ou les « cris de haine » de la foule préfigurant à la fin du roman l’exécution capitale. Dans ce monde obscur et lourd, c’est bien la morale des apparences sociales qui domine.
_____Cette observation de la vie réelle dans ce qu’elle a de plus trivial parfois confère aux deux romans un caractère réaliste assez marqué qui conduit à une vision pessimiste du monde : ainsi, la société condamne Thérèse et Meursault tous deux pour avoir refusé de « jouer le jeu » pour reprendre la célèbre formule camusienne dans la préface à l’édition américaine de L’Étranger : dans leur refus même, et malgré leur acte criminel, ils trouvent la dignité et une sorte de salut. Loin du simulacre du monde et de la tentation de chercher refuge et facilité dans le mensonge, le réalisme de leur crime oblige en effet à voir la réalité en face, à ne pas la dissimuler derrière le masque trompeur des apparences et de la médiocrité. Les auteurs examinent les personnes de la réalité, font l’étude des interactions entre l’individu et son milieu afin de montrer la vérité en face : il s’agit de la peinture de l’existence décrite de façon prosaïque, loin de toute transcendance divine ou morale. Meursault est bien un antihéros qui refuse « d’avoir une apparence ou un langage qui trahiraient son être », selon le commentaire de Camus lui-même. On trouve ainsi chez les deux romanciers une évocation très crue de la mort, qu’il s’agisse de l’incipit célèbre de L’Étranger ou des détails sordides de l’empoisonnement chez Mauriac : « Thérèse pourrait réciter la formule inscrite sur l’enveloppe et que l’homme déchiffre d’une voix coupante : Chloroforme : 30 grammes. Aconitine granules n° 20. Digitaline sol. : 20 grammes ». Comme nous le comprenons, le réalisme dont il est question ne doit pas être confondu avec de simples effets de réel : il s’agit plus fondamentalement de peindre un antihéros écrasé par les déterminismes aliénants et de mettre en évidence la loi inexorable des rapports de force et de l’agencement du monde.
[Déduction générale] _____Ainsi que nous avons cherché à le montrer, les personnages de Thérèse et de Meursault n’assument pas de fonction irréalisante ou même idéalisante. Loin de nier le réel pour lui substituer l’imaginaire ou la quête transcendante, ils s’enracinent au contraire dans l’histoire et l’espace déterministe dans lequel ils vivent : leur drame est précisément de ne pouvoir s’échapper de ce destin imposé que par l’exil ou la mort.
[Transition] _____Pour autant, on aurait tort de réduire Thérèse Desqueyroux et l’Étranger à deux romans « d’observation ». Si le projet scientifique de Zola est bien de peindre des êtres seulement « déterminés », c’est-à-dire définis et gouvernés par leur hérédité, leur milieu social et les circonstances qu’ils traversent, Mauriac et Camus dans leur négation de l’histoire comme absolu et dans leur refus des idéologies, donnent au contraire à leur personnage une épaisseur psychologique et humaine qui dépasse largement le cadre de la reproduction exacte de la vie.
[Antithèse]
_____L’œuvre littéraire, contrairement à ce qu’affirme Zola, n’a pas seulement pour but l’observation exacte : au contraire, la fiction peut chercher à contester une vision du monde donnée a priori . Loin de la neutralité du procès-verbal, « la création, comme l’écrit Camus dans L’Homme révolté , est exigence d’unité et refus du monde. Mais elle refuse le monde à cause de ce qui lui manque et au nom de ce que, parfois, il est ». Si le réel est donc nécessaire à l’art, la création propose un nouveau monde qui passe par une esthétique de la révolte ; révolte artistique et métaphysique contre l’absurdité et le non-sens.
_____Il convient de noter pour commencer combien l’écriture chez Mauriac et Camus est profondément déstabilisatrice : loin de viser à « l’observation », elle cherche plutôt la contestation du romanesque traditionnel : si Roland Barthes que nous évoquions précédemment voit dans l’écriture de l’Étranger un « style de l’absence », c’est que le je de la narration, en échappant précisément au narrateur lui-même, libère le récit de toute rationalité. D’où cette « parole du silence » chez Meursault, « transparente aux choses et opaque aux significations ». Comme l’a bien montré Jean-Paul Sartre, l’hermétisme des émotions conduit le lecteur au sentiment de l’absurde, par le fait même qu’elle le contraint à prendre ses distances avec l’histoire racontée. Ce qui est en effet surprenant dans ce roman tient au fait que, si la façon d’écrire pourrait faire penser parfois à un journal intime, l’absence de toute affectivité, de toute implication émotionnelle, remet en cause l’identification du lecteur au héros. De même, dans Thérèse Desqueyroux , le récit souvent lacunaire fait perdre au lecteur ses repères : la longue analepse sous forme de monologue intérieur qui domine dans la première partie du roman, loin de guider le lecteur vers la résolution d’un problème, le perd au contraire dans l’attente, la réflexion sur la mort et la culpabilité : la place du monologue intérieur ainsi que la technique de l’analepse sont donc bien loin des enquêtes de Zola, entièrement soumises à l’« expérimentation scientifique » : délaissant volontairement le réalisme objectif de l’affaire Henriette Canaby, Mauriac nous plonge davantage dans la subjectivité du personnage. Comme il le dira lui-même, « J’ai emprunté […] les circonstances matérielles de l’empoisonnement mais je n’ai pris qu’une silhouette ».
_____D’ailleurs, Il n’y a pas vraiment de schéma actantiel dans les deux romans : pas de quête suivie, pas d’objet, pas d’état final définitif, et nous pourrions appliquer à Thérèse ce que Camus dit à propos de Meursault : « le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, il erre, en marge ». Dans leur exigence d’authenticité, Meursault ou Thérèse ne « jouent » pas la « comédie humaine » ou plutôt « l’inhumaine comédie » : ils ne luttent pas, ils ne se battent pas. Leur drame est donc de refuser le réel qui leur est proposé pour s’enfoncer plus encore dans la banalité transgressive de leur quotidien. Aucune individualité typisée chez ces personnages hors-norme : même leur crime semble dénué d’enjeu. Maurice Maucuer faisait à ce titre remarquer très justement : « On peut donc penser que ce refus d’insérer l’action romanesque dans le déroulement d’événements historiques précis, que ce parti pris d’annuler l’histoire […] traduisent sans doute la volonté de peindre, sans s’arrêter aux particularités d’une époque, une vérité humaine qui est de tous les temps » (Maurice Maucuer, Thérèse Desqueyroux , éd. Hatier, coll. Profil d’une œuvre, p. 28). Pareillement, Meursault ne semble pas avoir d’identité ou de fonction sociale clairement marquée : comme dans le poème de Baudelaire intitulé « L’étranger », l’aspect énigmatique et anticonformiste du personnage est rendu par ses réponses, plus déroutantes les unes que les autres, et qui lui confèrent une sorte d’hermétisme. Au statut de marginal dans le poème répond l’anonymat d’un petit employé algérois sans importance : c’est là le paradoxe de ces personnages « indéchiffrables » voués au silence et à l’incompréhension.
_____Ce refus d’ancrage référentiel est bien sûr irréductible au réalisme tel que le conçoit Émile Zola. Pour l’auteur de Germinal , le roman doit raconter la lutte du capital contre le travail. Ainsi, d’un point de vue narratif par exemple, les étapes du conflit entre les mineurs et le patronat rythment la progression du récit et font monter la tension dramatique. Dans nos deux romans au contraire, tout semble joué d’avance au point qu’il n’y a pas vraiment d’énigme. De même Thérèse et Meursault ne répondent pas à la caractérisation du personnage telle que l’envisagent les romanciers réalistes. Loin de donner à son héros une identité crédible et significative, Camus refuse par exemple le point de vue omniscient qui permettrait de dévoiler le passé de Meursault, de révéler ses pensées, en somme d’organiser un portrait détaillé. S’il assiste à l’enterrement de sa mère sans verser de larmes, s’il accepte avec indifférence la demande en mariage de Marie, s’il ne fait preuve d’aucun remords pendant les onze mois que dure l’instruction, c’est non parce qu’il est ce « monstre », ce criminel au « cœur endurci » que décrira le procureur lors du procès, mais parce qu’il refuse, dans une attitude de « défi », de se plier au « jeu » du monde. En ce sens, il est tout sauf le représentant d’une catégorie sociale. De même, il n’y a pas de type romanesque chez Thérèse au sens défini par Balzac : « Un type […] est un personnage qui résume en lui-même les traits caractéristiques de tous ceux qui lui ressemblent plus ou moins, il est le modèle du genre ». Point de « modèle » donc chez ces personnages hors-norme, irréductibles à toute caractérisation objective.
[Déduction générale] _____Alors que le héros réaliste est confronté à une réalité impitoyable face à laquelle il doit déployer son énergie pour survivre ou s’élever, le personnage chez Mauriac et Camus est donc l’expression d’une crise existentielle et identitaire majeure au point qu’on pourrait parler de « mort du personnage » dans les deux romans. Devenue « opaque » sous le regard d’une conscience indéchiffrable, la conscience du personnage présente un aspect énigmatique, voire hermétique.
[Transition] _____Parvenus à ce stade de la réflexion, il convient de s’interroger : faut-il envisager le roman, et plus particulièrement le personnage, uniquement sous l’angle du projet réaliste ? Ne peut-on lire L’Étranger ou Thérèse Desqueyroux comme des romans de l’énigme de soi ? Tout l’intérêt de l’écriture fictionnelle à partir du vingtième siècle a été précisément de renouveler la fonction de l’écrivain : à l’ enquête chère à Zola, nos deux romans privilégient davantage la quête : quête intérieure indissociable d’un profond questionnement existentiel.
_____Si observation de la réalité il y a, chez Mauriac et Camus c’est une observation du moi le plus intime du personnage, c’est-à-dire l’expression d’un monde intérieur. Point de départ d’une réflexion sur le sens de la vie, le thème de la mort, omniprésent dans les deux œuvres, débouche sur une méditation philosophique essentielle : pourquoi vivre si c’est pour mourir, pourrait dire Camus ? De même, dans Thérèse Desqueyroux , le roman invite le lecteur, grâce au monologue intérieur, à une pratique de l’introspection.
_____De fait, il faut lire d’abord nos deux œuvres comme des romans humanistes qui renvoient à une souffrance de l’être. Romans humanistes mais aussi romans philosophiques : Camus disait justement qu’« un roman n’est jamais qu’une philosophie mise en images », et il est certain qu’en montrant des comportements dépourvus de signification, L’Étranger est révélateur d’une interrogation sur le sens de la vie, déjà esquissée dans Le Mythe de Sisyphe : « Dans cet univers indéchiffrable et limité, le destin de l’homme prend désormais son sens. Un peuple d’irrationnels s’est dressé et l’entoure jusqu’à sa fin dernière. Dans sa clairvoyance revenue et maintenant concertée, le sentiment de l’absurde s’éclaire et se précise. Je disais que le monde est absurde et j’allais trop vite. Ce monde en lui-même n’est pas raisonnable, c’est tout ce qu’on en peut dire. Mais ce qui est absurde, c’est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l’appel résonne au plus profond de l’homme ». Plus simplement Camus définira l’absurde comme le « divorce entre l’homme et sa vie ». C’est de cette « confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde » que naît le sentiment de l’absurde. Ainsi, l’Étranger comme Thérèse Desqueyroux d’ailleurs ne se réduit pas à un contenu narratif : il est d’abord un roman sur la quête d’authenticité. Le but en effet est de nous amener à trouver dans l’existence la nostalgie d’une vérité « profondément humaine » : l’homme peut tromper les autres mais il ne peut se tromper lui-même. Dans le Mythe de Sisyphe , Camus écrivait à ce titre : « La divine disponibilité du condamné à mort devant qui s’ouvrent les portes de la prison par une certaine petite aube, cet incroyable désintéressement à l’égard de tout, sauf de la flamme pure de la vie, la mort et l’absurde sont ici, on le sent bien, les principes de la seule liberté raisonnable : celle qu’un cœur humain peut éprouver et vivre ».
_____Ces propos, on le pressent, sont de la plus haute importance : prendre conscience de l’absurde pour Camus est presque une obligation morale ; c’est ainsi sauvegarder sa liberté en retrouvant le rapport d’unité à soi-même et au monde. De façon similaire, le crime de Thérèse est une mise en cause de la vie dans ce qu’elle a de plus trivial : vie médiocre, dépourvue de sens, qui aliène à soi-même. Romans de l’incommunicabilité, Thérèse Desqueyroux et l’Étranger sont aussi des romans du silence, du non-dit, de l’ellipse. Dans le monde du simulacre qu’ils cherchent à fuir, il n’y a de place que pour le mensonge, la dissimulation, l’hypocrisie sociale ; et sans doute comprenons-nous mieux la révolte de Meursault à la fin du roman lorsqu’il évoque sa mère : « personne n’avait le droit de pleurer sur elle ». Ce mot « personne » englobe les autres, mais aussi Meursault lui-même, qui se révèle alors celui qui a refusé de pleurer, comme les autres auraient voulu qu’il pleurât pour se conformer aux usages. La révolte de Meursault n’est donc pas une révolte politique au sens où l’entendait Zola : c’est davantage une révolte métaphysique contre les conventions sociales. Pareillement, le personnage de Thérèse ne se limite pas au portrait d’une criminelle. Loin de nous livrer le personnage une fois pour toutes, Mauriac par le truchement de la « remontée des souvenirs », nous présente au contraire un personnage complexe, contradictoire : par son refus de se soustraire à la vacuité du monde, il s’y confronte : le crime apparaît ainsi comme une révolte contre une société prisonnière des préséances et des simulacres odieux. Thérèse et Meursault doivent donc disparaître, seule manière pour l’homme de donner du sens à sa vie dans un monde neutre, un monde qui a cessé d’avoir un sens, où les valeurs sont détruites. La mort n’est plus vécue comme négation mais comme révolte de l’homme contre sa condition, en faisant face jusqu’au bout au nihilisme.
_____Ce refus d’élever le héros de roman au mythe est essentiel. Alors que dans Germinal par exemple, le réalisme de Zola débouche sur une grande fresque historique qui implique une simplification constante des personnages, nos deux romans présentent au contraire des êtres soumis au resserrement temporel et spatial qui est celui des tragédies. Cette atmosphère de huis-clos, en bousculant perpétuellement notre horizon d’attente, oblige à pénétrer l’univers subjectif du héros, et donc à pénétrer dans l’atelier de fabrication du roman : jusqu’à quel point le romancier est-il maître de ses personnages ? Que pense vraiment Meursault ? Est-il possible, quoi que nous fassions, de sonder les profondeurs de l’âme de Thérèse ? Tous deux nous amènent à réfléchir sur nous-même et à nous questionner : de même que Meursault à la fin du roman renonce à donner un sens illusoire à sa vie, Thérèse refuse d’expliquer rationnellement son geste. La complexité du roman ne repose-t-elle pas en grande partie sur la complexité intérieure du personnage ? Complexité bien plus grande encore que le personnage social. Comme l’écrira Mauriac dans Le Roman , « Il s’agit de laisser à nos héros l’illogisme, l’indétermination, la complexité des êtres vivants », donc « laisser aux personnages l’indétermination et le mystère de la vie ». Alors que le roman réaliste va de l’énigme à sa résolution, nos deux romans vont à l’opposé du geste à l’énigme. L’exploration du personnage débouche ainsi sur son propre mystère. En acceptant l’exécution finale, Meursault accepte d’être le bouc émissaire d’une société profondément absurde, déclarant un homme coupable pour la seule raison qu’on ne l’a pas vu pleurer à l’enterrement de sa mère. Il devient ainsi véritablement libre en acceptant le jugement dernier comme une « grâce » qui préfigure obscurément l’espérance et le salut du monde. De même, l’épilogue de Thérèse Desqueyroux peut se lire selon un sens profondément spirituel. Incapable de fournir à Bernard un mobile précis pour justifier son crime, la jeune femme affirme : « Il se pourrait que ce fût pour voir dans vos yeux une inquiétude, une curiosité, du trouble enfin ». Le champ philosophique dans les deux œuvres est donc celui du déchiffrement : le roman transforme ainsi une interrogation sur le réel en questionnement existentiel.
[Déduction générale] ____Ambiguïté et complexité des personnages vont donc de pair chez Mauriac et Camus qui s’emploient à questionner nos préjugés de lecteur : entre attirance et recul, nous sommes contraints de rentrer dans la subjectivité des personnages, et d’envisager le roman sous l’angle de l’examen de conscience : derrière la figure sulfureuse d’une empoisonneuse ou d’un « barbare » sans remords « étranger » aux hommes mais ouvert « à la tendre indifférence du monde », il faut chercher une valeur symbolique qui est de nous pousser à trouver un sens existentiel à la vie : ainsi les deux romans peuvent s’interpréter comme une quête de conscience morale, symbolisée par « cette nuit chargée de signes et d’étoiles », sur laquelle s’achève L’Étranger .
[Conclusion] Elle se doit d’être brève et synthétique. Elle comporte en général deux étapes : le bilan ; l’ouverture (ou élargissement).
_____L’exploration du personnage est l’un des mystères sans cesse renouvelé de la complexité du roman. Si les propos d’Émile Zola, en faisant l’apologie de la réalité objective, limitent le travail de l’écrivain à l’observation sociale, il faut reconnaître que tout l’intérêt de L’Étranger et de Thérèse Desqueyroux est d’amener le lecteur, bien au-delà de l’histoire racontée qui nous conduirait de prime abord à condamner deux criminels, à un profond questionnement intérieur.
_____À la trivialité des récits, qui par plusieurs aspects rappelle les querelles et débats soulevés par le Naturalisme, les deux romans mettent donc en évidence une vision profondément contradictoire et complexe de l’être humain. Ainsi, le réel ne suffit point à l’homme pour trouver du sens. Le but du roman n’est-il pas justement de nous confronter à l’indicible ? En cela, il fait émerger un profond message humain, chargé de nous faire entrevoir le bonheur dans l’opacité du monde…
Fascicule de soutien méthodologique d’histoire et de géographie en terminale, l’exil d’albouri(1967) de cheik aliou ndao, l’exil d’albouri (1967) de cheik aliou ndao., connecteur logique (ou marqueur de relation) : le guide complet, biographie de quelques auteurs terminale hg.
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L’année de première file à toute allure et nous te conseillons de ne pas te plonger dans tes révisions à la dernière minute. Le baccalauréat de français nécessite de connaître les œuvres au programme sur le bout des doigts et de bien maîtriser les exercices de la dissertation et du commentaire de texte. Dans cet article, nous revenons avec toi sur la dissertation et te proposons un corrigé pour le sujet « Les romans réalistes ont ils uniquement pour objectif de reproduire la réalité ? ».
Nous faisons le point avec toi sur les différents éléments qui doivent figurer dans ta dissertation et te donnons quelques conseils de méthodologies pour briller le jour de l’épreuve.
Avant même de commencer le corrigé, revenons sur un élément essentiel en dissertation : l’analyse de ton sujet au brouillon . C’est de cette étape que va découler tes idées et donc ton plan. Une analyse faite un peu trop rapidement pourrait te faire passer à côté de choses très importantes.
Notre conseil ? Analyser le sujet en se concentrant un maximum, mais en se fixant un temps à ne pas dépasser, sinon tu vas devoir te presser pour rédiger le développement de ta dissertation et ça risquerait de fortement te desservir. En plus, garde en tête que tu seras plus efficace et productif si tu te fixes une plage horaire précise pour l’analyse !
Les romans réalistes : on centre tout de suite le sujet sur un type de texte précis. Facile, pour éviter le hors-sujet, il faut s’y cantonner!
Il est toujours bon avant de commencer de bien se rappeler les thèses clés des romanciers réalistes et les figures majeures du mouvement (Maupassant par exemple). Les noter rapidement peut orienter ta réflexion alors n’hésite pas à faire une petite liste au brouillon.
Un petit plus : pouvoir citer des exemples issus de tes connaissances personnelles. Une copie moyenne citera les exemples du corpus, une très bonne copie, en revanche, citera des exemples du corpus de manière pertinente, mais aura aussi recours à d’autres exemples issus de sa culture personnelle.
Uniquement pour objectif : il faut que tu sois attentif au sujet, on demande ici non pas si reproduire la réalité est ou non un but des romans réalistes, mais s’il s’agit de leur unique objectif.
Attention à ne pas partir dans un hors-sujet . Pour cela, nous te conseillons deux choses :
Reproduire la réalité : ce terme est en lui-même ambigu et il va falloir l’analyser avec attention. Il pose plusieurs questions qu’il faudra évoquer :
Ce sont des questions comme celles-ci qui vont guider ta réflexion.
À retenir : ici, le plan conseillé est un plan type thèse, antithèse, synthèse , mais attention à plusieurs écueils :
Lire aussi : Bac français 2022 : les œuvres au programme
Un petit rappel s’impose, une introduction de dissertation se compose de :
Nous te proposons ci-dessous une accroche, une problématique et une annonce de plan pour le sujet « Les romans réalistes ont ils uniquement pour objectif de reproduire la réalité ? ».
Accroche : Balzac parlait du romancier comme pouvant « faire concurrence à l’état civil », en décrivant de manière précise et objective les individus et les faits.
Problématique : En effet, le romancier réaliste a pour but de décrire la réalité dans ces textes. Cependant, la reproduction de la réalité est-elle vraiment le but unique du romancier réaliste ?
Annonce de plan : D’abord, le romancier réaliste se fixe pour objectif la reproduction de la réalité (I). Néanmoins, cet objectif est compromis par plusieurs difficultés (II). Ainsi, le but du roman réaliste dépasse la simple retranscription du réel (III).
Lire aussi : Prépa littéraire : le témoignage de Manon, étudiante en khâgne
Nous te proposons désormais un développement suivant la problématique et l’annonce de plan que nous venons de voir ensemble.
N’hésite pas à utiliser la conjonction de coordination « en effet », pour bien montrer que tes parties s’articulent à ton idée directrice, viennent la justifier et l’étayer.
On retrouve bien ici l’idée de reproduction du réel (un moyen de montrer que tu colles bien au plus près au sujet).
Par exemple :
Conseil : il est toujours pertinent d’avoir en tête un extrait (même court) que tu peux citer et commenter, en repérant par exemple à des figures de style. Ça prouve que tu as fait un travail sérieux, et ça permet à ta justification d’être plus convaincante. Ne pas oublier que les exemples sont essentiels !
(Pour avoir des exemples de ce genre, tu peux te faire pour chaque thème une fiche de courts extraits qui peuvent illustrer plusieurs idées et préparer à l’avance leur analyse… même si attention à ne pas « forcer » le sujet pour pouvoir recaser vos extraits !
Il y a bien reproduction du contexte, de la réalité.
A. un roman n’est jamais une reproduction de la réalité.
Voici des éléments que tu peux utiliser dans ta dissertation :
Cf. Maupassant dans la Préface de Pierre et Jean : « Raconter tout serait impossible, car il faudrait alors un volume au moins par journée, pour énumérer les multitudes d’incidents insignifiants qui emplissent notre existence. Un choix s’impose donc. »
Par exemple :
Un romancier ne dispose pas de toutes les connaissances nécessaires sur un sujet, et doit avant tout élaborer un roman plaisant pour le lecteur. Son objectif est donc de se baser sur le réel pour inventer une histoire, plus que de le reproduire fidèlement (une idée qui va amener le III.)
A. le romancier, en plus de reproduire la réalité, doit aussi produire un texte ayant une valeur littéraire et romanesque .
Un roman réaliste, en effet, est avant tout un roman , et non une œuvre scientifique.
Par exemple :
L’attention aux « petits faits vrais » et la tentative de reprendre la réalité n’est pas une fin, mais un moyen de toucher du doigt une vérité universelle et plus générale.
Notre conseil ? Dans un plan dialectique comme celui-ci, ne pas oublier de soigner les transitions ! C’est elles qui vont montrer que ta copie suit une progression logique (et c’est très important aux yeux de ton correcteur).
Lire aussi : Concours général des lycées : qu’est-ce que c’est ?
Conclusion : C larté et C oncision.
Exemple d’ouverture : pour certains auteurs cependant, le romancier réaliste ne peut jamais saisir totalement la réalité, et c’est par le détour et l’analogie qu’on peut retranscrire la réalité, qui ne se limite à ce que loin voit mais comporte une part d’invisible. C’est une thèse défendue par les symbolistes, et ensuite par les surréalistes. Pour être réaliste, il faut savoir parfois se détourner de la simple description!
Notre conseil :
Toutes ces propositions devraient te montrer qu’avec un peu de méthode et si tu ne cherches pas à plaquer des connaissances, mais plutôt à réfléchir en te concentrant uniquement sur le sujet, la dissertation n’est pas un exercice difficile !
N’hésitez pas aussi à consulter d’autres corrigés de dissertations que nous avons rédigés.
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